LES PEINTRES (1534-1650).
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furent presens en leurs personnes honno­rable homme Dominicque Miraillé(1), bro­deur et concierge de madame la princesse de la Roiche-sur-Ion, et Ysabeau Le Clerc, sa femme, de luy auctorisée, ou nom et comme stipullant en ceste partye pour Françoise Miraillé, leur fille, ad ce presente et con­sentant, d'une part, et honnorable homme Hierosme Franco, paintre ordinaire de la Royne, natif de Herentalles en Breebant, aussy pour luy et en son nom, d'autre part, lesquelles partyes, par l'advis, du vouloir et consentement de très haulte et puissancte princesse, madame Philippes de Montespe­don, duchesse de Beaupréau, princesse de la Roche-sur-Ion, contesse de Cheville, dame des baronnies de Chambriarit, Mor­taigne, ont recogneu et confessé avoir faict et font entr'elles de bonne foy les conven­tions, accordz, dons, douaires, promesses et obligations cy après declairées, c'est assa­voir : que lesd. Dominicque Miraillé et sa femme ont promis donner et bailler lad. Françoise Miraillé, leur fille, par nom et loy de mariage aud. Hierosme Franco qui icelle a promis et promect prendre à sa femme ct espouze le plustost que bonnement faire se pourra et sera advisé entre eulx et leurs amys, sy Dieu et nostre mère Saincte Eglise s'y acordent.
En faveur duquel futur mariage, pour les bons et agréables services que mad. dame duchesse a dict avoir receuz desd.
Dominicque Miraillé, de sa femme et dc leurd, fille, a donné et donne à lad. Fran­çoise Miraillé, ce acceptant, la somme de cent soixante six escus et deux tiers d'escu d'or soleil, revenans, à 6 o solz pièce, à cinq cens livres tournoiz, pour une foys, à l'avoir et prendre sur tous et chascuns les biens meubles et immeubles quelzconques, presens et advenir, de mad. dame duchesse; laquelle somme mad. dame a promis et promect paier à lad. Françoise Miraillé de­dans ung an prochainement venant. Et quant ausd. Miraillé et sad. femme, en faveur que dessus, ont promis bailler et payer ausd, futurs mariez, dedans la veille du jour de leurs espouzailles, la somme de troys cens trente (roys escus et ung tiers d'escu d'or soleil, revenans, à 60 solz pièce, à la somme de mil livres, pour une foys, en deniers con­tens, et, outre ce, vestir et habiller leurd, fille honnestement selon leur estat, et faire et supporter à leurs despens le bancquet des nopces desd, futurs mariez; lesquelz habitz et fraiz de festin ont esté estimez par entre lesd, partyes à la somme de 166 escus et deux tiers d'escu sol., revenant,à lad. raison, à cinq cens livres tournois.
Lesquelz futurs mariez seront ungs et commungs en tous biens meubles et con­questz immeubles, qu'ilz feront constant leur futur mariage, conformement à la cous­tume de la prevosté de Paris, nonobstant toutes autres contraires; Et néantmoins, est
'■' Nous avions rencontré sous la cote Z 6741 (2 octobre 1687) une note relative à -deffunct Dominique Miraillé, ytal-lien exécuté à mort- possédant deux maisons au faubourg Saint-Germain, l'une rue de Tournon, l'autre rue du Colombier, qui nécessitèrent l'intervention de Franco et de sa femme quand on voulut louer ces immeubles judiciairement. Quel crime avait entrainé l'exécution de Miraillé? C'est ce que va nous révéler le Journal de L'Etoile à la dale du 26 février 1587 : "Lojeudi, 26 février, Dominique Miraillé, italien, jadis concierge de la princesse de La Roche-sur-Ion, du faubourg Saint-Germain-des-Prés, homme vieil, aagé de 70 ans, et une bourgeoise d'Estampes, sa belle-mère (de laquelle il avait en secondes nopces espousé la fille, depuis 2 ou 3 ans après la mort d'une bonne grosse vieille, sa première femme [elle se nommait Ysabeau Le Clerc], laquelle on disoit qu'il avoit fait mourir par poison ou sortilège afin d'espouser cette jeune seconde), par arrest de la Cour furent pendus et estranglés et puis brulés au parvis de Notre-Dame après avoir fait amende honnorable devant ladite église, attains et convaincus de magie et sorcellerie, à laquelle ledit Miraillé, par l'enchan­tement, à ce qu'on disoit, de sa belle-mère, s'estoit adonné en espérance de s'y enrichir-. Nous nous contenterons de ces détails sur cette curieuse affaire de sorcellerie.
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